06/12/2013

Leur faire penser à l'humain derrière le média

Projet radio 6°, 2013-2014 : séance 4

                   Cette séance est en continuité avec la séance 3 "site web, architecture et radio". Elle est basée sur l'étude du site Web de la radio qui diffusera leurs chroniques.
En 6°, les élèves ont peu conscience que le Web existe "grâce à l'homme", que si une information est publiée, c'est parce que, un jour, quelqu'un l'a rédigée puis publiée sur le Web. De même, lorsque les élèves sont devant un site Web, ils sont comme aveugles. Ils ne voient pas, n'observent pas que tous les sites ont des points communs : un lien vers la présentation de l'auteur, un lien vers l'entreprise qui a crée, un moteur de recherche interne, un lien vers des partenaires éventuels .... Connaître ces clés d'accès me semble être un premier pas vers l'évaluation (plus évoluée) de l'information sur le Web : savoir évaluer l'information mais aussi savoir évaluer l'auteur de cette information.
Cette séance, déjà faite l'année dernière a été modifiée pour y faire apparaître la part de l'humain dans le web.


Cette séance a plusieurs objectifs :
  • Connaître les clés d'accès à l'information dans un site Web
  • Différencier les clés d'accès à l'information sur les auteurs de celles sur l'information publiée sur le site Web
  • Penser à l'humain derrière le média Web 
  • Savoir identifier les liens hypertextes
  • Savoir prélever l'information 

Notions :
  • auteur (du site, de l'information publiée)
  • partenaire 
  • journaliste
  • animateur radio
  • lien hypertexte


    Les élèves tapent l'adresse URL de la radio qui est difficile car le nom est constitué d'espaces et d'une apostrophe. Une fois devant la page d'accueil, je rappelle ce qui a été abordé la semaine précédente : qu'est ce qu'un site Web et les objectifs de l'architecture du site pour ordonner les informations. Mais comment trouver des informations sur le site

Rappel du terme "clé d'accès à l'information" déjà vu lors du 1er trimestre pour les ouvrages documentaires.


Les clés d'accès à l'information sur les auteurs : 
1- Verbalisation  
- Qu'est-ce qu'un auteur ? 
- Quelqu'un qui écrit, qui crée
- Dans le cas du site Web, quels auteurs allons-nous trouver ?
Réponses données : 
  • celui qui a créé le site
  • celui qui écrit les articles
-  Il s'agit ici d'un site Web d'une radio, quels autres auteurs allons-nous trouver ?
- Ceux qui parlent à la radio (contrairement aux 6° de l'année dernières, beaucoup ne connaissaient pas les termes "animateur" et "journaliste". Cette séance a été l'occasion d'aborder ce vocabulaire)
- Ceux qui ont créé la radio, qui la gère
- les chanteurs qui diffusent sur la radio (j'ai répondu pourquoi pas ... ce sont en effet des auteurs)

2- Trouver les clés d'accès à l'information
- Baladez votre souris sur la page d'accueil et trouvez les clés d'accès, les liens hypertextes qui vont vous permettre de connaître les auteurs liés au site et ceux liés à la radio.
Ils me les dictent et je les écris au fur et à mesure au tableau

Les clés d'accès à l'information publiée sur le site:
- quelles clés, quels outils vont vous aider à trouver l'information recherchée sur le site ? 
Je les écris au fur et à mesure sur le tableau.








Afin d'associer ses clés à des "endroits" du site ainsi qu'à un vocabulaire plus adapté, nous les positionnons sur le site Web un par un, en faisant émerger le vocabulaire d'abord.
La barre d'outils du navigateur : cette barre d'outils appartient, pour la très grande majorité des élèves, aux sites, au Web voire même à Google. En leur faisant changer les pages Web, ils remarquent qu'elle reste toujours à la même place, seule l'adresse URL est modifiée. Je leur demande alors à quel outil cette barre peut appartenir puisqu'elle ne dépend pas du Web. (le terme navigateur a été vu la semaine précédente)
Moteur de recherche interne: les élèves trouvent le terme très rapidement



Exercice pratique : 
- Nous cherchons des informations sur l'histoire de la radio, ceux qui l'ont créée ... quel clés d'accès allons-nous utiliser ? 
- "R D'Autan ... qui sommes-nous" ? 

Nous répondons au questionnaire qui est le même que l'année précédente.
  • Qu'est ce que la radio XYZ?   (notions de radio associative, radio généraliste, indépendance dans le contenu)
  • Quand a-t-elle été créée ?
  • Pourquoi a-t-elle été créée ?   (notion de "passion" très importante dans les radios A)
  • Qui y travaille ?   (on aborde la notion de bénévolat)
  • Où se trouvent ses locaux ? 
  • Comment vas-tu écouter ta rubrique à la radio ?  (certains élèves ne savent pas comment sélectionner une fréquence sur une radio, c'est l'occasion, pour les groupes en avance de faire un schéma sur le circuit des ondes hertziennes de la station de radio jusqu'au poste de radio ... et de leur dire -toute fière de relier son explication aux programmes du collège- qu'ils en apprendront plus en 3° en physique-chimie) 

Bilan ?
            Cette séance 4 aurait pu être abordée autrement : comparaison de plusieurs pages d'accueil de site Web pour trouver les points communs et les "lieux" du site Web où ils sont le plus souvent positionnés. 
De même, j'aurais pu remplacer "auteur" par "autorité" que je trouve trop compliqué pour des 6° et difficile à relier à une représentation sémantique qui les aiderait.
J'utilise le terme "clés d'accès" qui pourrait être remplacé par "repères de navigation" ou un autre ... car je l'ai déjà utilisé pour les ouvrages documentaires. Un livre a un auteur, un titre, un sommaire, un éditeur, une date .... et contient des informations, comme un site Web. Un livre a des pages, comme un site ... 
J'utilise, du mieux que je peux, des comparaisons avec ce qu'ils connaissent afin de les aider à créer des images mentales liées aux mots que j'utilise et ainsi les aider à en comprendre le sens.

              En sortant de cette séance ainsi que de la séance 3, mon envie était que les élèves aient pris conscience qu'un site Web est à la fois de l'information et de l'humain, que sans homme, il n'y a ni information, ni média. Pour la radio, cela leur semble évident car ils entendent la voix et la présence humaine est ainsi prouvée.
L'idée était également de leur faire découvrir la radio par son histoire, après l'avoir découverte par son image/séance1 et  son site Web/séance 3.
La prochaine séance sur la radio permettra de comprendre le financement de la radio associative et donc, en quoi elle est indépendante.
Cette radio a le même âge qu'eux cette année.

            

23/11/2013

Site Web, architecture et radio

Projet radio 6° 2013-2014, séance 3

                 J'ai réalisé deux séances basées sur le même concept : utiliser le site Web de la radio qui va diffuser les chroniques des élèves pour faire apprendre aux élèves ce qu'est un site Web (séance 3) et comment l'"utiliser" (séance 4). Elles peuvent être réalisées à partir de n'importe quel autre site Web car le but est de faire acquérir aux élèves des compétences transférables à tout site Web.

Notions : site Web, page Web, adresse URL, lien hypertexte, architecture d'un site Web, organisation de l'information, visibilité d'un média

Objectifs :
  • Savoir ce qu'est un site Web
  • Reconnaître les liens hypertextes
  • Connaître les 3 composants minimum d'un site Web 
  • Comprendre qu'un un site Web est construit selon une architecture qui organise les informations diffusées (niveau 6°)

Les élèves écrivent l'adresse URL du site www.rdautan.fr au bon endroit dans le barre d'outils du navigateur. Cette action, très simple pour nous, est difficile pour la plupart des élèves : ils écrivent en majuscule, mettent des espaces et l'apostrophe entre "d" et "autan". Ils découvrent qu'une adresse URL est toujours en minuscule, sans espace ni apostrophe.

Partie éducation au média radio : 
La radio a créé un site Web, pourquoi ? 
  • pour diffuser sur le Web (vu dans la séance 2)
  • pour se présenter aux auditeurs
  • pour être vue (la radio étant un média invisible mais audible)



Le site Web 
Un élève lit la partie encadrée en bas à droite (vocabulaire)
Je vérifie d'abord la compréhension du mot "structuré". Je fais le lien entre "architecture" et "page d'accueil d'un site", et une maison qui a une entrée qui dessert ensuite toutes les autres pièces.

Les liens hypertextes : 
Je demande aux élèves de déplacer leur souris dans la page d'accueil est de trouver comment ils savent reconnaître un lien hypertexte. Les élèves explique que "la souris devient une main". Ils dessinent la main sous "lien hypertexte". Cette notion de lien hypertexte a été vu dans la première demie-heure lorsque j'aborde le mot "toile d'araignée", image du Web avec ses milliards de liens hypertextes.

Je leur demande ensuite de bien regarder leur page d'accueil et de me dire ce qui la compose. Les élèves répondent "du texte, des images ... des informations". 
- Qu'est ce qui vous permet de savoir d'un coup d’œil que cette page ne vous informe pas sur les chats ? 
- Le titre
- Si vous cliquez sur un lien hypertexte, que devient l'adresse URL ?
- Elle change

Les élèves doivent ensuite réfléchir à la définition de "site Web" à partir des réponses précédentes. Je compare le site Web à un livre : un livre est constitué de pages reliées entre elles par de la colle (le plus souvent). On change de page en les tournant avec son doigt (et je fais le geste). Un site Web est comme un livre imaginaire : il est constitué de pages Web qu'on change en cliquant avec son doigt sur la souris (et je fais le geste) grâce aux liens hypertextes.

fiche-outil
fiche corrigée


L'architecture
Pour expliquer cette notion, j'utilise une image mentale que tous les élèves peuvent comprendre et qui donne sens aux mots "architecture d'un site web". J'explique qu'un site Web n'est pas créé directement sur un ordinateur mais d'abord réfléchi "sur le papier". (je simplifie. Je ne suis pas webmaster ...), que c'est comme une maison, qu'on réfléchit d'abord aux grandes pièces et à leur emplacement, puis à tout ce qu'on veut mettre dans ces grandes pièces (les informations à diffuser).
Je leur propose de découvrir l'architecture du site à partir du menu principal.
  • 1ère étape : recopier dans les bulles grises les titres du menu / nommer les grandes pièces de la maison / horizontalité
  • 2ème étape : recopier dans les bulles blanches les titres du menu déroulant / nommer ce qui est placé dans les grandes pièces / verticalité

Les élèves ont ensuite sous les yeux une sorte de plan/architecture de maison/site Web qui leur permet de comprendre comment leur site a été construit et l'information organisée selon des thématiques. La bonne nouvelle est que le site Web a été modifié depuis que j'ai créé la séance et certaines bulles sont restées vides. Ce genre d'imprévu est idéal pour montrer que les sites Web évoluent constamment et ne sont pas figés.


Bilan ?
               Cette séance dure moins de 30'. Elle est précédée d'une partie sur "qu'est-ce qu'Internet, le Web" et "comment j'accède au Web" (vous pouvez lire cette partie de séance sur docpourdocs). Cette séance n'avait pas été faite en 2012-2013 car la notion d'architecture de site Web était nouvelle pour moi et je ne voyais pas encore très bien comment l'aborder ni si elle était importante pour des élèves de 6°. Après réflexion, je pense qu'elle est importante pour permettre aux élèves de se créer une image mentale d'un site Web. Elle permet aussi d'introduire la séance suivante (4) sur les clés d'accès à l'information dans un site Web et l'idée qu'un site est créé par des êtres humains ... et peut donc contenir des erreurs.

Cette partie de séance s'est finie tôt avec certains groupes. J'en ai profité pour projeter des images d'architecture de sites via Google images. Les élèves ont ainsi remarqué que les architectures de sites se ressemblent toutes avec un axe vertical et un axe horizontal.

           Je vous l'accorde, la partie éducation au média radio est minime, si ce n'est que la radio permet d'avoir un contexte concret pour aborder la notion de site Web ainsi que la notion de visibilité du média.

07/11/2013

La radio est un média

Projet radio 2013-2014, séance 2

             Créer des chroniques radios signifie savoir ce qu'est une radio et ce qu'est un média. La typologie des radios permet de leur faire découvrir les deux modes de diffusion des radios dont le monde sans frontières des Webradios, ainsi que (globalement) le financement des radios .
Cette séance n'a pas été réalisée en 2012-2013.

Notions : média, station de radio, financement des radios, mode de diffusion, radio hertzienne, webradio

Objectifs : 
  • savoir ce qu'est un média
  • savoir ce qu'est une radio
  • comprendre qu'une radio est un média
  • connaître la typologie des stations de radio
  • comprendre l'enjeu pour les radio hertziennes de diffuser sur le Web

Verbalisation :
Question : Qu'est-ce qu'un média ?
Les élèves répondent. Certains me disent très rapidement que ça "diffuse de l'information". Lorsque les élèves ont du mal à répondre, je leur demande de me nommer les médias qu'ils connaissent (télévision, Internet, radio ...) et ensuite de me dire quel est leur rôle.
Je pose ensuite un dictionnaire par table et ils recherchent la définition.

Fiche-outil : 
On note la définition qu'ils comprennent le mieux : 
Média : support qui permet la diffusion d'information (Médiadoc n°2, avril 2009 : "un média est un dispositif de communication qui utilise un support technique. Il permet la publication, la diffusion ou la transmission à distance de l'information". Je trouve la définition un peu complexe pour les élèves de 6°. J'ai donc préféré prendre une définition plus simple)

Verbalisation : 
Question : Qu'est-ce qu'une radio ?
Les élèves répondent que ça diffuse de la musique, "Cauet", la météo... des informations. C'est donc un média.

Fiche-outil
Ils recherchent la définition dans les dictionnaires (et découvrent que le terme exact est "radiodiffusion") et notent celle qui est la plus compréhensible : 
radio = station de radio émettrice d'émissions (radiophoniques) sonores. (je remplace "radiophoniques" par sonores afin de préciser que la radio ne diffuse que du son)

Verbalisation : 
Je demande à chaque élève de me nommer une radio qu'il connaît ou qu'il écoute. Je les écris au fur et à mesure au tableau. J'ai toujours des élèves qui me nomment des radios du groupe Radio France (dont j'ai besoin pour la séance) ... mais aussi BFM TV !

Fiche-outil
Explication oral du schéma : 
  • Les stations de radio peuvent diffuser selon deux modes : par voie hertzienne (soit des ondes). Elles s'écoutent grâce à un poste de radio ou un autoradio. L'autre possibilité est d'être une Webradio. Je demande aux élèves ce qu'est une webradio. Il y a toujours un élève qui fait le lien avec le Web et qui répond "qui diffuse sur le Web".
  • J'explique le financement des radios : radios publiques = radios gérées et financées (en grande partie) par l'Etat / radios privées = les autres, les radios gérées comme des entreprises (par la publicité notamment) ou en association.
Je leur demande, parmi la liste des radios qu'ils connaissent, quelles radios sont publiques... NRJ, R d'Autan ou Europe 1 sont nommées. France Inter, France Bleue, France Infos sont également proposées à cause du mot "France" qui rappelle aux élèves "France 2, France 3...". Ils écrivent les radios publiques sur la fiche-outil en même temps que je le fais au tableau. Je leur fais rajouter une accolade avec "Radio France", ce qui me permet de faire le lien avec le reportage vu sur You Tube dans la séance précédente (la visite des locaux du groupe Radio France)
Nous remplissons pour les radios privées (toutes les autres).
Questions : si vous allez en Espagne, pouvez-vous écouter ces radios ?
Réponse : non, on ne peut les écouter qu'en France.
On ajoute sous "diffusion hertzienne" : "les radios ne s'écoutent qu'en France"
Questions : Je suis au Japon et je veux écouter une Webradio française, est-ce que je peux ?
Réponse : ben oui puisque c'est sur le Web ! On peut les écouter partout !
On ajoute sous "Webradios" : "les Webradios s'écoutent partout dans le monde".

A l'ordinateur : je tape la requête "webradio" dans Google et je sélectionne le portail Webradios. Je leur fais écouter une Webradio mexicaine, népalaise ... première expérience d'écoute d'une radio étrangère pour beaucoup !
Je vais ensuite sur le site de NRJ où je leur fais découvrir que la radio diffuse également sur le Web (étonnement des élèves). Elle est donc une Webradio. Je vais ensuite sur la radio R d'Autan, radio associative locale qui est aussi une webradio car elle diffuse sur le Web.
Question : quelles radios pourrions-nous nommer dans la partie "Webradios" ?
Réponse : les radios écrites dans la partie "diffusion hertzienne"
Question : Pourquoi d'après-vous les radios hertziennes diffusent-elles aussi sur le Web ?
Réponse : Pour qu'on puisse les écouter de partout et pour qu'elles aient plus de personnes qui les écoutent.



Bilan ?
              Cette séance est l'occasion de découvrir la culture radiophonique des élèves. Certains élèves n'ont pas su nommer de radios car ce média n'est pas "utilisé" dans leur famille. D'autres élèves en connaissaient plusieurs. D'autres encore ont nommé plusieurs fois des chaînes de télévision...

Avec plus de temps, une séance sur l'histoire de la radiodiffusion pourrait être envisagée : les radios hertziennes (ou radios FM) comme mode de diffusion historique de la radio, les webradios n'existant que depuis la fin des années 90, des radios FM inscrites également dans l'histoire de la France (première et seconde guerre mondiale, radios pirates, libération de la FM en juillet 1982...). Il me semble que faire prendre conscience aux élèves que le paysage radiophonique qu'il connaisse aujourd'hui était interdit il y a à peine 30 ans, c'est les faire réfléchir au fait qu'une société se crée au travers de "combats" dont celui pour la liberté de créer et d'écouter une radio privée.
Aujourd'hui, on peut créer une radio FM associative à partir de 16 ans ... et sa webradio dès la naissance (avec des musiques libres de droits).

19/10/2013

Se représenter la radio par l'image

 Projet radio 6° 2013-2014 : Séance 1 

                      Pour la première séance sur la radio, j'ai voulu commencer par les images. Une radio diffuse du son mais les élèves se représentent les radios qu'ils connaissent par les logos à l'arrière des voitures ou sur les affiches. Dans le Sud de la France, la radio commerciale locale 100% est très représentée à l'arrière des voitures et tous les élèves en connaissent le logo. 
La première partie de la séance a donc consisté à apprendre à chercher le logo de la radio R d'Autan (sur laquelle ils vont diffuser) avec Google images (voir la séance sur DocpourDocs). Ils ont découvert le logo qui représente la radio ainsi que la fréquence sur laquelle ils peuvent l'écouter de chez eux.
Pourquoi les radios ont-elles des logos ? Quels en sont les enjeux ? 
Les élèves ont trouvé d'eux-mêmes : 
  • faire connaître la radio gratuitement (les auditeurs font la publicité)
  • être visible (la radio ne se voit pas)


La seconde partie de la séance a consisté à visionner une vidéo (11'36)
Une émission radio, contrairement à ce qu'on pourrait croire, est toute aussi intéressante à voir qu'une émission télévisée. J'ai donc recherché sur You Tube une vidéo montrant une émission de radio en direct. J'ai trouvé un reportage réalisé par des étudiants de Sup de Pub (filière création en SPCom) sur la visite de Radio France. On y découvre les différents métiers (standardiste, journaliste, créateur de l'habillage antenne, journaliste sportif, animateur, régisseur-réalisateur) et les aspects techniques propres au fonctionnement d'une radio (habillage antenne, conducteur, informatisation de la radio, déroulement d'une émission en direct, l'importance du standard). Cette vidéo est très intéressante pour faire une bonne introduction au projet radio : 
  • Les journalistes : ils se lèvent à 3h30 pour faire leur premier direct à 6h . Il n'y a pas d'improvisation. Ils n'arrivent pas 10 minutes avant leur premier direct. C'est aussi l'occasion de dire aux élèves qu'ils feront le même travail que les journalistes
  • Le créateur de l'habillage antenne parle de "musiques libres de droits"
  • Le régisseur : on voit à l'image le conducteur de l'émission, qui prouve qu'il n'y a pas de hasard en radio et que tout est prévu à la seconde près. 
Un élève, dans un groupe m'a dit à ce moment-là : 
-Si madame, une fois, ils ont improvisé une bataille de bonbons dans le "6-9" sur NRJ. Ils étaient filmés, on les a vus sur You Tube.
-Imaginons que je te donne l'autorisation de faire une bataille de bonbons maintenant, comment fait-on ?
-Ben, on achète des bonbons avant de venir
-Donc, tu prépares la bataille de bonbon, tu le prévois. Ce n'est pas de l'improvisation. 
CQFD

  • Le direct sur France Bleue : l'animatrice lit ce qu'elle dit donc pas d'improvisation. De plus, on voit son geste qui permet de dire au régisseur qu'elle a fini et qu'il peut diffuser le son qui suit.

Cette séance est une entrée en douceur dans le monde de la radio. Les élèves veulent voir avant de comprendre. L'année dernière, je n'avais pas laissé de place à l'image qui est importante pour pouvoir se représenter mentalement un média invisible comme la radio. Ce n'est pas pour rien que les radios qui ciblent les jeunes ont introduit des caméras dans les studios.

Projet radio 6° 2013-2014 avec la radio R d'Autan

                       Cette année, je refais le projet radio en 6°, inclus dans ma progression "Education aux Médias et à l'Information", d'autant plus convaincue par les 5° qui en ont "fait la pub" aux 6°.
J'ai la chance d'avoir les élèves en demi-groupe 1 heure par semaine, soit une lenteur (comparée à 1h tous les 15 jours) inscrite dans ma progression. (j'avais écrit l'année dernière un article sur le problème du sens rencontré avec notre enseignement morcelé. A ma demande, mon chef d'établissement m'a donné plus d'heures). Les chroniques radio seront diffusées sur la radio associative R d'Autan.

La première séquence de ma progression était accès sur le document, le média radio sera la deuxième séquence. Elle est associée à la découverte d'Internet et du Web et à la recherche d'informations sur le Web. L'un ne peut aller sans l'autre car une chronique radio nécessite une recherche d'informations en amont. La radio est un bon prétexte pour aborder Internet et la culture numérique. 
Cette séquence sera donc plus longue que la première.

Voici ma progression qui évoluera certainement : 
Découverte du média radio
  • La radio : se représenter la radio par des images (logo et vidéo)
  • La radio est un média / Typologie des radios
Découverte de la radio R d'Autan
  • Une radio représentée par un site Web
  • Fiche d'identité de la radio R d'Autan
  • Qu'est ce qu'une radio associative ? Qu'est ce qu'une chronique radio ?
Création des textes des chroniques radio
  • Mise en activité : recherche d'informations sur Internet pour créer un texte à lire à voix haute
  • Vérification de l'exhaustivité de l'information prélevée : les 5 W
Le travail du journaliste en radio
  • Le travail de la voix du journaliste
  • Les règles d'écriture journalistique en radio
  • Savoir lire à voix haute pour la radio (et enregistrement)
 Finaliser les chroniques radio
  • L'habillage antenne : création et enjeux

En parallèle, les élèves vont travailler et mobiliser des compétences en littératie numérique, informationnelle et informatique.
 



27/08/2013

Création de podcasts en milieu scolaire, si simple et si complet ! - Ludovia 2013

           Voici le diaporama créé à l'occasion de l'atelier FabCamp animé cet après-midi à Ax les Thermes à l'occasion de l'Université d'été Ludovia "imaginaire et promesses du numérique".

Des exemples de projets menés en 6°, 5°, 4° et 3° mais qui peuvent être aussi menés à l'école ou au lycée ... BTS ... , les compétences transférables et transversales, littératies travaillées et mobilisées, en quoi la création de podcasts donne du sens aux apprentissages et crée l'engagement des élèves.
Durant l'atelier, nous avons aussi abordé les questions des droits. Pour cela, je vous renvoie aux articles écrits dans la rubrique "droits".

08/07/2013

Rendez-vous à Ludovia

                   Je vous donne rendez-vous à Ludovia, l'Université d'été d'Ax-les-Thermes dans un FabCamp sur les podcasts le mardi 27 août 2013 à 17h30.
Ce sera l'occasion d'allier plaisir et plaisir en réfléchissant ensemble à des projets.
Peut-être même qu'il y aura du suspens, des rires et des larmes ...?


D'ici là, c'est repos !

22/06/2013

Document de collecte sonore et deuils

               Le projet d'émission avec les 4° bilangue espagnol a suscité une remarque de la professeur d'espagnol à propos d'une interview trop longue réalisée par les élèves. Ceux-ci n'ont pas assez "coupé" l'interview. Moi-même, dans l'article qui décrit le projet, j'écris à propos des compétences travaillées " Il n'y a pas de recherche d'informations car toutes les informations ont été recueillies lors du voyage."

Ces 2 observations m'amènent à en faire d'autres : 

Tour d'abord, j'ai tort lorsque j'écris que les élèves n'ont pas effectué de recherche d'informations : enregistrer des ambiances sonores, des interviews, c'est réaliser une recherche d'informations. Celles-ci ne sont pas dans un livre, ni diffusées via un média. L'information est sonore, diffusée en temps réelle et dans le champ auditif (// hors-champ).
  • j'ai besoin d'informations sonores illustrant le lieu où je me trouve
  • ma stratégie de recherche : être à l'écoute des ambiances sonores (informations sonores créées par de multiples sources humaines, mécaniques, naturelles ...) qui nous englobent lors des visites.
  • je sélectionne des informations sonores car je les considère pertinentes par rapport à mon sujet de recherche (présenter un lieu visité avec enregistrements d'ambiances et/ou d'interviews), intéressantes car elles apportent des connaissances nouvelles sur le sujet, accessibles à la compréhension du plus grand nombre d'auditeurs. Savoir sélectionner l'information pertinente en temps réel n'est pas simple car enregistrer une information sonore demande de la rapidité. Quelquefois, le temps de sortir l'appareil pour enregistrer et le son est fini.
  • je prélève les informations sonores en les enregistrant.
J'irai même plus loin, il s'agit de créer un document de collecte* sonore : 
L'élève qui collecte les informations sonores doit auparavant enregistrer son nom et le lieu où il se trouve (la source).

Du côté du montage, c'est :
  • comprendre l'information orale (pour une interview)
  • savoir n'en sélectionner que des extraits et donc savoir supprimer. Supprimer du son ou des extraits d'interviews est complexe pour un élève. Il doit être capable de faire le deuil d'une partie de son travail. C'est ce qui est le plus difficile dans le montage (audio et vidéo) : se satisfaire d'un extrait de quelques secondes lorsque l'enregistrement en lui-même a nécessité une longue et fastidieuse préparation. Mieux vaut sauvegarder le document de collecte sonore, cela aide psychologiquement les élèves à couper.
  • savoir organiser les extraits sélectionnés en les montant dans une chronologie autre que celle de l'enregistrement en temps réel. Cette étape est assimilable à la création d'un plan car le montage doit répondre à une cohérence du discours de l'élève. Le montage peut être chronologique ou thématique.

            Le son, c'est de l'information. Être capable de sélectionner les sons représentatifs d'un lieu n'est pas simple pour un élève, cela demande de la concentration, de l'observation, de l'anticipation sur le montage final voulu et une certaine culture liée au lieu où il se trouve. Il doit réussir à sélectionner, à ne pas tout enregistrer, à faire le deuil de ce qu'il entend, puis faire le deuil de ce qu'il n'utilise pas lors du montage. Savoir faire des choix définitifs.

         
 
* dossier trsè complet sur le document de collecte sur DocpourDocs

16/06/2013

Professeur documentaliste : do it yourself !

                     Je suis professeur et documentaliste. L'intitulé de mon poste est professeur documentaliste. 
J'enseigne des connaissances et compétences en littératie informationnelle, numérique, médiatique, informatique, citoyenne.
Quand je lis le "Point d'étape de l'entrée de l'École dans l'ère du numérique" daté du lundi 10 juin 2013, et que j'arrive à la page 25 sur les actions pour relancer l'Education aux Médias et à l'Information et favoriser un usage responsable d'Internet et des réseaux sociaux ... je me mets à y croire.

Sauf que, au paragraphe "quel plan d'actions à partir de la rentrée", je lis ceci : 
"Un cadre de référence sera élaboré. Il définira les objectifs de l’éducation aux médias et leur déclinaison concrète sous la forme de séquences pédagogiques proposées pour les différentes disciplines
Le Conseil supérieur des programmes créé par la loi sera missionné pour proposer les modalités d’intégration de l’éducation aux médias et à l’information dans les programmes et le socle commun"
Sauf que mon enseignement n'est pas considéré comme une discipline, malgré un CAPES qui a plus de 20 ans d’existence, malgré des séances que je mène seule ou avec un professeur de discipline. Je ne collabore pas. Mon enseignement est réel, organisé, anticipé, réfléchi avec des fiches-outils pour les élèves et une progression sur l'année et en fonction des niveaux, des compétences et connaissances à évaluer dans le socle commun ou le B2I et des heures consacrées à préparer mes séances. Mon enseignement complète celui de l'enseignant de "discipline".
Sauf que j'enseigne sans programme, ni curriculum, ni référentiel ... j'enseigne ce que ma conscience professionnelle et ce que je lis dans des espaces de mutualisation (académiques ou associatifs, blogs de professeurs documentalistes) me motivent à enseigner afin que les élèves, qui sont avant tout des individus, deviennent des citoyens éclairés, autonomes et responsables devant toute information, quel que soit son support et son moyen de diffusion.

Ainsi, en deux phrases seulement, je sais que je ne suis pas concernée par l'entrée de l'Ecole dans l'ère du numérique. En deux phrases seulement, je me sens exclue du corps professoral, insignifiante, inexistante.

Pourtant, j'ai beau y réfléchir, j'enseigne les médias, la preuve par ce blog (qui ne présente qu'une partie de mon enseignement) :
 •Je veux "Permettre aux élèves d’exercer leur citoyenneté dans une société de l’information et de la communication, former les « cybercitoyens » actifs, éclairés et responsables de demain" 
• Je veux "Permettre la compréhension et l’usage autonome des médias par les élèves (...)  qui sont à la fois lecteurs, producteurs et diffuseurs de contenus 
• J'enseigne "Une pratique citoyenne des médias : une lecture critique et distanciée de leurs contenus et une initiation aux langages, aux formes médiatiques pour pouvoir s’informer suffisamment, s’exprimer librement et produire soi-même de l’information" 
• J'enseigne "Le développement d’une compétence de recherche, de sélection et d’interprétation de l’information, ainsi que d’évaluation des sources et des contenus"
• j'enseigne "Une compréhension des médias, des réseaux et des phénomènes informationnels dans toutes leurs dimensions : économique, sociétale, technique, éthique" (1)

Pourtant, j'ai beau y réfléchir, j'enseigne le numérique dans l'ère duquel l'école doit entrer. J'enseigne la culture numérique et un usage responsable et citoyen d'Internet.
•J'enseigne "aux élèves à utiliser les opportunités offertes par ces nouveaux médias tout en assurant leur protection, celle de leur image numérique et de leur vie privée sur internet et sur les réseaux sociaux, et prévenir les risques d’atteintes aux droits des enfants" mais sans leur faire peur. Je ne suis pas dans l'enseignement de la peur mais de la compréhension pour un meilleur usage .
•J'enseigne "aux élèves à distinguer entre réalité et fiction "
•J'enseigne à mes "élèves à utiliser les nouveaux outils pédagogiques à bon escient" (2)

Cette liberté de n'avoir aucun programme nous oblige, nous, professeurs-documentalistes, à nous auto-former et à mutualiser sans cesse afin de faire évoluer nos pratiques, nos projets et notre enseignement. Cependant, voilà que cette douce liberté nous marginalise.

Pourquoi nous oublier ? 
Peut-être avons-nous tort et ne sommes pas tant que cela tournés vers le numérique ? Peut-être que nous n'avons pas su être réactifs en assez grand nombre et nous faire entendre ? Ou peut-être que notre futur (déjà écrit) est de gérer un Centre de Connaissances et de Culture, d'être médiateur auprès des élèves et collaborateur d'enseignants disciplinaires.

Maintenant, posons-nous quelques questions : 
Si les enseignants de discipline enseignent demain ce que nous enseignons déjà aujourd'hui, qu'allons-nous enseigner demain ? 
Comment allons-nous justifier notre légitimité à prendre, seuls, des élèves en séances pour enseigner des connaissances et compétences liées à la culture numérique, informationnelle, médiatique, citoyenne ? (que les professeurs de discipline n'ont pas le temps, aujourd'hui, d'aborder à cause de programmes disciplinaires lourds).
Si notre enseignement n'est pas reconnu aujourd'hui, après plus de 20 ans d'existence de CAPES, quand sera-t-il reconnu ? 



            Aujourd'hui, je me sens légitime en tant qu'enseignante. Je sais que ce que j'enseigne est utile, réel, fondé et reconnu. Ce sentiment, je le dois à l'équipe éducative de mon établissement. Je sais que mon enseignement est légitime. 
Qu'en sera-t-il demain ? 
Aujourd'hui, je sais l'importance d'intégrer le " numérique dans les enseignements pour assurer la formation au numérique, aux sciences du numérique et l’éducation aux médias". 
Quelle sera ma place demain ? 

Do it myself ...

(1) page 25
(2) page 26

12/06/2013

Paysage sonore ; polysémie vs contextualisation

            Créer un paysage sonore n'est pas chose simple. Le contextualiser non plus.
Enregistrer une ambiance sonore, un son, c'est connaître l'avant et l'après de la prise de son. C'est également connaître la source sonore.
Or, le son stimule l'imagination, ce que le cinéma a très bien compris. Entendre un son, c'est imaginer la ou les sources sonores, s'imaginer au moment présent de l'enregistrement. Certains sons prêtent à confusion quant à leur source (rappelez-vous le son des noix de coco entrechoquées qui reproduisaient le bruit des sabots d'un cheval au galop dans le film "Monty Python : Sacré Graal" sorti en 1975). Bruiteur est un métier important au cinéma. Comme l'image, le son est polysémique et nécessite une contextualisation pour en facilité la lecture.

          Pour les élèves, cette nécessité n'est pas évidente. Ils savent ce qu'ils ont enregistré et oublient que ceux qui vont entendre ne savent pas. 
Qui parle ? Pourquoi ? A quelle occasion le son a-t-il été enregistré ? Où ? Qu'est ce qu'on entend ? Pourquoi l'enregistrer ?
Qui / quoi / où / quand / pourquoi : ce sont les 5 W très proches du questionnement quintilien (ou inversement ?)


            Prenons l'exemple du voyage scolaire en Espagne : les élèves ont enregistré des sons qu'ils ont considéré comme représentation d'une réalité propre à l'Espagne : j'entends quelqu'un qui chante la Jota, j'enregistre le chant car c'est typique de l'Espagne. J'entends l'ambiance d'un collège en Espagne, j'entends l'ambiance sonore d'une ville espagnole ... Ils ont enregistré un paysage sonore espagnol.
Une fois en France, les élèves ont rédigé un texte à partir de ces sons qui devaient soit illustrer soit compléter leurs propos. Dans tous les cas, les sons diffusés devaient être de la valeur ajoutée à leur texte.
Or, un son ne se voit pas. Comment savoir qu'on entend une ville Espagnole si on ne nous le dit pas ou si aucune parole en espagnole n'est entendue ? Les bruits de ville sont-ils les mêmes dans tous les pays ? S'il y avait l'image, il suffirait de regarder les panneaux, magasins, les plaques d'immatriculation des voitures ...

              Les élèves ont donc précisé les 5W avant ou après leurs ambiances sonores. Ils se sont identifiés* aux auditeurs vierges de toute connaissance sur le sujet traité et les sons diffusés. En contextualisant, ils ont limité l'effet polysémique du son.

             Je rajoute juste que cette contextualisation est un entrainement à la rédaction d'introduction, ce que les élèves font rarement dans leur travail de recherche.

*Pour l'identification des élèves, je vous renvoie à mon article publié sur Cactus Acide : Lire, écrire et dire une photo de presse : identification et discours


Des voyages scolaires pour créer des cartes postales sonores

                S'il y a bien une occasion pour réaliser des reportages, des enregistrements d'ambiances sonores ... des "cartes postales" sonores, ce sont les voyages scolaires. Je prends, pour cette séquence, l'exemple d'un projet réalisé avec des 4° à l'occasion de leur voyage en Espagne.
                  
Projet avec l'enseignante en espagnol et des 4° bilangue : création de 7 chroniques sonores par les élèves, montées ensuite en une seule émission, diffusée via un audioblog (podcasts) et via une radio associative
Les élèves partent une semaine en Espagne visiter différents lieux pittoresques. Chaque groupe a un sujet défini et doit enregistrer des sons / ambiances sonores propres à son sujet. De retour en France, ils doivent rédiger un texte (en espagnol) présentant le sujet traité (un lieu, un monument, un moment de la journée ...) et les sons enregistrés lors du voyage.
Nombre de séances avec moi : 6 dont 3 pour l'enregistrement des voix des élèves et le montage en autonomie.

Déroulement du projet 
  • séance 1 : l'habillage antenne : séance faite avant le voyage afin de les motiver et les aider à se projeter dans leur future chronique radio. Le liner créé a été écouté avant le voyage.
  • voyage : enregistrement de bruitages, ambiances sonores, interviews durant le voyage
 Documents distribués aux élèves pour leurs prises de sons.

  • séance 2 : De l'écrit à l'oral


Cette séance est en deux temps.
  1. Comment on écrit pour l'oral 
  2. Différencier le ton journalistique (neutre, froid) du ton animateur (sourire, agréable, dynamique).
Je leur fais écouter deux chroniques en suivant, sans aucun commentaire.
"Pourquoi les zones humides ont-elles droit à une journée mondiale" de Nathalie Fontrel sur France Inter (30 janvier 2013, chronique "la question du jour") J'ai également utilisé cette chronique avec les 6° et les 3°
"La DVDthèque idéale" par Pierre Langlais sur Le Mouv' (Le Mouv' propose des podcasts sur des thématiques très diverses et dont le contenu (informations et expression orale) est de très grande qualité. C'est sur le Mouv' que je vais en premier pour choisir des podcasts car les chroniques ou émissions ciblent les jeunes "sans faire du NRJ")
Nous comparons ce que nous entendons : l'une, c'est la froideur, neutralité du ton, accentuation des mots. L'autre : le sourire, le dynamisme, la bonne humeur, les mots accentués. Les élèves ont le choix du ton lors de leur enregistrement. Le ton propre à l'animation est plus difficile pour les élèves à cause du sourire à garder durant toute la lecture ainsi que le dynamisme.
  • séance 3 : enregistrement (groupes de 4 élèves en moyenne par chronique)
  • séance 4, 5 et 6 : montage en autonomie
J'ai créé un tutoriel pour les élèves (qui utilise d'ailleurs ce que j'ai publié sur ce blog). Je ne leur ai pas montré mais mis à disposition sur leur atelier du réseau interne du collège (histoire de favoriser l'autonomie). J'ai fait une démonstration de montage simple (couper les bruitages trop longs, les hésitations lors de la lecture de leur texte) puis multi-piste (montage de leur voix + ambiances sonores) via le vidéo-projecteur. Je ne suis pratiquement pas intervenue lors du montage.



            Ce type de projet est assez complet et me permet de vous renvoyer au billet écrit sur les compétences en littératie médiatique d'après le tableau de Pierre Fastrez.
Il n'y a pas de recherche d'informations car toutes les informations ont été recueillies lors du voyage.  

Compétences en littératie médiatique :
En plus des compétences listées dans le billet en lien, je rajoute :
Comprendre les enjeux de l'habillage antenne pour la chronique, la radio et les auditeurs
Comprendre le processus de création de l'habillage antenne d'une chronique radio

Compétences en littératie informationnelle : 
Savoir communiquer une information exhaustive
Savoir contextualiser les enregistrements d'ambiances sonores 
Savoir construire le scénario écrits d'un reportage à partir d'éléments sonores réels
Savoir écrire pour l'oral

Compétences en littératie informatique : 
Savoir utiliser le logiciel audacity (usage simple)
Savoir utiliser des raccourcis clavier
Savoir différencier l'enregistrement d'un projet dépendant d'un seul logiciel (.aup) et le fichier MP3 lisible par plusieurs logiciels
Savoir enregistrer le fichier sonore au format voulu (WAV par défaut, MP3 à sélectionner)


Ce qui permet d'évaluer des items du B2I  (en plus de celles du Socle Commun) :

1 s'approprier un environnement informatique de travail :
  • 1   utilisation de l'atelier "Magret" propre au réseau pédagogique de l'établissement 
  • 3  utilisation du logiciel Audacity, enregistrement du projet sous .aup et exportation de(s) piste(s) sonore(s) sous MP3
2 adopter une attitude responsable : 
  • 1  nous avons abordé les droits d'auteur appliqués à You Tube ainsi qu'à toutes les musiques et bruitages téléchargés (qui manquaient pour le montage) sans l'autorisation de l'auteur. En effet, les élèves ont le réflexe "You Tube" dès qu'on leur demande d'amener une musique) Les bruitages téléchargés proviennent de Sound-fishing.
  • 4  il s'agit là d'un véritable travail de groupe, de l'enregistrement des ambiances sonores jusqu'au montage finale. L'émission est l'association des 7 chroniques enregistrées et montées par les élèves en autonomie
créer, produire, traiter, exploiter des données :
  • 2  traitement des sons et montage réalisés par les élèves
  • 3  le montage est un mode d'organisation du document sonore

             L'enseignante en espagnol s'est occupée du dérushage : elle a listé tous les sons enregistrés par les élèves lors du voyage. Elle a également encadré le travail d'écriture en espagnol (je n'étais pas d'une grande aide, ayant un accent  ... pas d'accent en fait). Ce projet est possible à condition que l'enseignante disciplinaire s'investisse entièrement dans le projet, ce qui est le cas ici. Elle sait ce que les élèves enregistrent lors du voyage, elle anticipe les ambiances à ne pas oublier. Elle utilise ce projet pour son enseignement disciplinaire, ce qui permet de créer un projet transversale où espagnol, éducation au média radio et culture informationnelle sont complémentaires.

29/05/2013

Schéma du Podcasting en Milieu Scolaire

                     Petit schéma personnel du podcasting en milieu scolaire.
Pas d'ordinateur, juste le cheminement du MP3 créé par des élèves, jusqu'à son écoute en classe ou en famille, en passant par le flux RSS (et agrégateur) ou son téléchargement ou son écoute en streaming,
On retrouve les deux stratégies de la veille informationnelle avec le "push" et le "pull".




Podcasts et droits, je récapitule

                   Vous devez vous dire, ça l'obsède cette histoire de droits ... J'avoue que j'y ai passé un certain temps à rechercher ce que j'avais le droit de faire ou non avec les PEMS, et à quelles conditions. En effet, suite aux projets pédagogiques utilisant les podcasts (dont le projet radio 6°) et à leur mise en ligne, je me suis plongée dans les droits d'auteur selon si on écoute des podcasts ou si on les crée pour les mettre ensuite en ligne.
C'est compliqué, entre les exceptions pédagogiques, l'exception de citation, le fait d'être en milieu scolaire ... alors je me suis fait un récapitulatif pour y voir plus clair en un coup d'oeil.

A retenir pour les durées des extraits : exception de citation < exception pédagogique


25/05/2013

Du PEMS à la radio, en passant par le droit ... quels liens ?

Une radio en milieu scolaire est une REMS.
Un podcast en milieu scolaire ... un PEMS ?
Comment créer et diffuser des PEMS en respectant le droit d'auteur ?
En quoi la diffusion par radio hertzienne peut-elle mettre de la valeur ajoutée aus PEMS ?

Voici un essai de réponse par prezi, sorte de petite propagande pour les radios associatives qui diffusent presque gratuitement les podcasts en milieu scolaire et qui font un travail formidable de démocratisation de la culture en ouvrant leur antenne aux établissements scolaires et aux voix d'enfants.




19/05/2013

Audioblog Arte Radio ou Soundcloud, un choix mathématique

                   Créer un podcast, c'est bien ...sauf que le podcast est un podcast que s'il est publié sur le web.
Aujourd'hui, il existe (à ma connaissance et n'étant pas sur l'Académie de Rouen) que deux possibilités pour publier les podcasts scolaires : l'audioblog d'Arte Radio ou Soundcloud.

J'ai testé les deux plateformes ... et les ai même sélectionnées toutes les deux pour une raison purement mathématique que vous comprendrez à la fin du comparatif. 

J'aimerais également en finir avec un mythe créé par d'anciens articles toujours en ligne : la plateforme de publication de podcasts Podemus n'existe plus ! (et c'est bien dommage) 

En vert, ce que je considère comme étant un "plus" significatif.


Les possibilités de l'administrateur et de l'auditeur



La publication



En conclusion ?

                                
             Soundcloud ou la nécessité de savoir compter pour organiser la publication de ses podcasts et limiter ainsi les adresses URL à communiquer aux élèves, les adresses mail et les comptes : 
"Radio Dourgne" concerne tous les podcasts du projet 6°, soit 4 classes ou 4 thématiques ... pas de multiple de 3 donc : audioblog d'Arte Radio
"Collège de Dourgne ": projet "raconter une photo de presse" avec 2 classes, 12 podcasts mais 3 photos donc Soundcloud
"4°D du collège de Dourgne" (projet "raconter une photo de presse") : 1 classe, 6 podcasts mais 3 photos donc Soundcloud


                 Si les maths me le permettent, je choisis donc en priorité Soundcloud car la publication est rapide et la visualisation de la modulation du podcast rappelle la piste son sur le logiciel de montage. Je trouve ce design très pédagogique car un son est une modulation avant tout. 
L'audioblog d'Arte Radio reste l'idéal si on ne veut qu'un seul point d'entrée vers de nombreux podcasts avec de nombreuses thématiques ... mais c'est long et on se retrouve vite avec un grand nombre de pages de podcasts (seulement 5 podcasts par page).

11/05/2013

Projet radio 6° : bilan et flow

 Le projet radio 6° est donc fini. C'est l'occasion de réfléchir sur les points positifs et négatifs ou à modifier pour une prochaine année scolaire :

A modifier ?
  • Compréhension du sujet de recherche, + recherche d'informations + rédaction de l'article sur traitement de texte =  3 à 4 heures. (Certains élèves devaient illustrer leur article d'une photographie, à la demande de leur enseignant de discipline). C'est trop long.  J'aurais dû, dès le début, faire faire aux élèves un document de collecte (ce que je n'ai fait que pour deux groupes très en retard, ce qui leur a fait gagner une heure.)
  • La séance sur l'habillage antenne est l'occasion rêvée de parler des droits d'auteur. J'ai constaté que les élèves ont téléchargé des musiques sur Youtube uniquement pour le projet radio, considérant qu'ils n'avaient pas de musique chez eux (surtout en 4° et 3°, les 6° n'ont pas encore cette habitude de télécharger sur le web). J'ai donc abordé les droits d'auteur et l'utilisation de Youtube de façon improvisée à chaque séance sur l'habillage antenne . (Youtube considère que celui qui publie une œuvre en est l'auteur). Cela m'interpelle ... des élèves qui téléchargent une musique sur le web pour un cours car ils n'ont pas de musique (d'après eux) alors que leur portable en est gorgé ... les CD ne font plus partie de leur culture ... cela signifie-t-il qu'un fichier MP3 (musique numérisée) enlève toute idée d'appropriation d'une œuvre, de possession ? J'ai aussi expliqué comment moi, enseignante, j'étais obligée de ne prendre qu'un court extrait de leur musique choisie afin de respecter les droits d'auteur pour ensuite avoir le droit de diffuser leurs chroniques sur le web ... regards dubitatifs.
  • L'entraînement à la lecture à voix haute aurait nécessité plus de temps. Très peu d'élèves ont buté lors de l'enregistrement mais certaines lectures nécessitaient d'accentuer plus les mots, plus de vivacité, plus de puissance dans la voix ... 

Points négatifs ?
  • Les projets audiovisuels nécessitent beaucoup d'étapes avant d'arriver au plaisir d'écouter la production finie. Cela peut sembler aux élèves fastidieux et l'objectif final éloigné, celui-ci n'étant atteint qu'au bout de 12 séances, espacées chacune par 50 heures de cours + vacances  = 6 mois. (Ah! Si j'avais autant d'heures qu'un professeur de discipline, j'aurai pu faire le même projet en un trimestre maximum ou 3 semaines minimum ...) D'où mon questionnement sur le sens et l'efficacité de ce que nous leur apprenons avec un enseignement morcelé.
  • Les problèmes techniques : un seul mais de taille : l'alimentation de mon unité centrale n'est pas assez puissante pour alimenter mon micro (qui a une alimentation fantôme, c'est à dire sans pile ; il est uniquement alimenté par la tour). J'ai donc été obligée d'amener mon ordinateur portable à chaque enregistrement, petit ordinateur qui a une alimentation plus puissante que celui du CDI ! 
  • Le montage ... chronophage !  C'est un choix : je n'ai effectué aucun montage au CDI car je ne voyais pas comment garder un casque sur les oreilles, me concentrer sur des sons et en même temps surveiller les élèves et le niveau sonore de leurs cordes vocales. Le montage a concerné la création de l'habillage antenne, des défauts de lecture à corriger dans 10% des chroniques (à peu près), le montage chronique + habillage antenne avec écoute de toutes les chroniques finies. 
 Les points positifs ?
  • La motivation manifeste d'élèves en difficulté (dans les apprentissages ou dans leur relation avec l'autorité). Ces élèves étaient "comme les autres" dès qu'ils étaient actifs. 
  • Contrairement aux années précédentes, j'ai l'impression d'avoir été derrière chaque élève.
  • La révélation d'élèves "transparents" ou silencieux. Je pense notamment à des filles "muettes", qui ne parlaient que si je leur demandais de lire quelque chose lors des séances (elles ne discutaient pas non plus avec leurs voisines). L'enregistrement de leur chronique respective a révélé des élèves à la lecture affirmée et nuancée, bien meilleure que celle des élèves plus motivés à lire habituellement. 
  • La création de sens dans les apprentissages : j'ai trouvé du sens à mes séance d'IRD. Je pense (en fait, j'espère) avoir également apporter du sens aux apprentissages des élèves.
  • L'évaluation des compétences : j'ai réellement évalué ce qu'ils savent faire. J'ai regardé ce que faisait chaque élève durant la recherche, les requêtes de chaque groupe, les sites utilisés, leurs erreurs, le prélèvement de l'information, la création de l'article sur traitement de texte, s'ils savent imprimer, si c'est toujours le même élève qui tape le texte, qui fait la mise en page, lors de l'écoute des podcasts ... Je les ai toujours évalués lorsqu'ils étaient en situation et non pas une fois le travail fini et rendu. Ainsi, jJe sais que mon évaluation est juste (dans le sens équitable. Cette notion de justice dans l'évaluation me porte toujours soucis)
  • La dernière séance durant laquelle je fais verbaliser les élèves sur leurs étapes de la recherche d'information jusqu'à l'écoute des podcasts, m'a confortée dans mon intuition de départ : éduquer à un média peut ne pas être un objectif en soi mais permet également aux élèves d'acquérir, de façon détournée, d'autres compétences (Je donne plus de détails sur le site Docs Pour Docs) :
  1. littératie informatique : apprendre à se servir d'un ordinateur, d'un réseau, des périphériques, de logiciels ...
  2. littératie informationnelle : apprendre à rechercher l'information, à s'informer, à informer autrui ...
  3. littératie numérique : apprendre à comprendre l'information sur différents supports numérisés, à la lire, la produire ...
  4. littératie orale
     

        J'ai demandé aux élèves ... ça leur a plu (ouf ! On ne connaît jamais à l'avance la réponse à cette question. Les élèves peuvent avoir des réactions surprenantes)

       J'aime l'idée (et j'aimerais avoir la recette) que les élèves puissent apprendre avec plaisir, presque sans s'en rendre compte, pour s'étonner ensuite des connaissances et compétences acquises. Pendant tout le projet, j'ai eu en tête Mihaly Csikszentmihaly qui a réfléchi au plaisir de faire quelque chose sans en chercher de récompense. Il a ainsi défini plusieurs concepts autour du bien-être, du plaisir de faire dont celui de "autotelec". Ce concept exprime l'idée d'une activité qui constitue sa propre gratification et qui n'exige pas d'autre finalité qu'elle-même. Ce concept rejoint celui  d'"expérience optimale" ou "flow" " : motivation, perte de la notion de temps, plaisir ... Il fait référence à l’état subjectif de se sentir bien (Csikszentmihalyi & Patton, 1997). Cet état peut être ressenti dans l'enseignement, mais aussi lors de l'utilisation des TIC, lorsqu'il y a notamment "perception d’un équilibre entre ses compétences personnelles et la demande de la tâche (Csikszentmihalyi, 1975)."
J'ai tenté de faire atteindre aux élèves ce "flow"  avec le projet radio et l'idée d'être diffusé au-delà des murs du collège et de son ENT.

                Faire apprendre pour le plaisir, et ne plus entendre "c'est noté ? ".





Projet radio 6°, séance 8 : dernière séance, je retiens

                 Enfin, la dernière séance du projet radio en 6° !
Première chose : on écoute les podcasts avec l'habillage antenne (étincelles dans les yeux, la bouche un peu ouverte ... les élèves écoutent). Pour certains groupes, l'évaluation de l'oral a lieu à cette séance. Je leur rends aussi les évaluations de la recherche d'informations (le carnet de bord).


              Afin de conclure oralement et temporellement ce projet radio (c'est à dire que le passage d'un projet à un autre ne constitue pas juste une phrase de conclusion mais un temps assez long pour être mémorisé comme étant la fin d'un projet), je consacre tout le reste de la séance à la verbalisation de ce qu'on a appris durant le projet, que ce soit les compétences en littératie informatique (car oui, je leur ai appris à se servir d'un ordinateur), informationnelle, numérique, médiatique et orale.

Je leur distribue ensuite les fiches "Je retiens 6 à 9" et "Je retiens  oral/radio 10 à 12".
Nous la relisons ensemble. Chaque connaissance et compétence renvoie à la fiche-outil distribuée aux élèves au fur et à mesure des séances, un peu comme un index.






Bilan ? Et si c'était  à refaire ?  
Réponse dans le billet suivant

25/04/2013

Création et publication sur Internet de podcasts créés en milieu scolaire, ai-je le droit ?

         Créer des chroniques, des livres audio en milieu scolaire ne posent aucun problème de droit d'auteur car il s'agit de productions d'élèves qui souhaitent que leurs "œuvres" soient publiés sur Internet afin que toute la famille et les amis les écoutent ou téléchargent. L'élève est l'auteur de son podcast.
Cependant, rajouter une musique, des bruitages sonores pour illustrer des propos ou pour habiller le podcast change tout. Les nouvelles technologies nous permettent de les publier en ligne et de les faire écouter au monde entier  mais il ne s'agit que de théorie car il faut penser au respect des droits d'auteur... et le "monde entier" devient vite riquiqui.

Comment respecter le droit d'auteur
  • en voulant faire écouter aux élèves des œuvres sonores pour les choisir ? 
  • en utilisant une œuvre sonore ou extrait dans le podcast ?
  • en voulant publier le podcast  + œuvre sonore ou extrait sur Internet ?

Des solutions ? 

L'exception pédagogique (accord sectoriel du 4-12-2009 , B.O  n° 5 du 4 février 2010,
Accord sur l'interprétation vivante d'œœuvres musicales, l'utilisation d'enregistrements sonores d'œoevres musicales et l'utilisation de vidéo-musiques à des fins d'illustration des activités d'enseignement et de recherche ) s'appliquent selon certaines conditions :
  1. que la finalité de l’écoute de l'œuvre soit d'illustrer le cours ou les travaux des élèves
  2. que le public soit constitué en majorité d'élèves
  3. que l’œuvre soit accompagné du nom de de l’auteur et du titre de l’œuvre
  4. que l’œuvre ait été acquise de façon licite 

L'exception de citation : conditions à respecter
  • extrait sonore d'une durée inférieure à 20 secondes (à lire, le groupe NRJ condamné en 2002 pour avoir diffusé des extraits de chanson de 30s au nom du droit de citation) ou inférieur à 16 % de la durée totale de l’œuvre.
  • doit être accompagné de la mention de l'auteur et du titre de l’œuvre (sur le site web d'où sera diffusé le podcast par exemple)
  • la citation doit revêtir un caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information
  • la citation doit être incorporée dans une œuvre autonome dite œuvre " incorporante"
  • la citation ou analyse ne doit pas dénaturer l’œuvre initiale.
 Cependant, selon les sources, les avis s'opposent pour les œuvres musicales :
NON "la jurisprudence semble tendre vers un refus de l’exception de courte citation" des œuvres musicales : la SCAM
NON "En principe, le droit de citation n’existe pas pour ces œuvres (peintures, photographies, œuvres musicales...), car sinon cela détruirait l’intégrité de l’oeuvre. C’est donc lié essentiellement à la notion de droit moral. Ainsi, contrairement à ce qui est souvent affirmé, le droit de citation musicale n’est pas permis et est combattu évidemment par la SACEM" Académie de Besançon
OUI, "c’est une exception qui s’applique à tous les domaines" portail des Universités thématiques numériques 
OUI "La citation existe surtout en matière littéraire, mais elle est en train d’évoluer : des œuvres autres que des textes comme des vidéos, du son, des images sont de plus en plus considérées comme pouvant être « citées ». Internet y est pour beaucoup et les décisions de justice rendent des décisions plus favorables à tout type d’œuvre, même si cette idée est vivement combattue. " éduscol
Sacem ? rien n'est précisé sur le site.

Elle précise les droits de paternité, d'utilisation, de partage, de modification des œuvres mises en ligne.

Œuvre tombée dans le domaine public
Soit par accord de l’auteur ou celui-ci est décédé depuis plus de 70 ans. 

Les droits d'utilisation publiés sur le site web
Les bruitages sonores, podcasts de voix ... sont publiés sur des sites web et accompagnés d'explications quant à l'utilisation légale des œuvres mises en ligne. L'utilisation de voix concerne le droit à l'image.

  
Est-ce que je peux faire écouter des musiques à mes élèves pour en choisir une ? OUI avec l'exception pédagogique, 
"Utilisation des œuvres musicales ou des enregistrements musicaux visés par l'accord dans la classe :
Sont autorisées par l'accord la représentation dans la classe, aux élèves ou aux étudiants, d'enregistrements musicaux, ainsi que la représentation dans la classe des œuvres musicales par les élèves ou étudiants.
L'accord permet les reproductions temporaires d'œuvres et enregistrements musicaux exclusivement nécessaires aux utilisations prévues au présent article.


Est-ce que je peux utiliser un ou des extraits musicaux dans un podcast ? 
Quelle peut être la durée ? OUI
Exception pédagogique
Pour les enregistrements musicaux ou les vidéo-musiques : « extraits » s'entend de l'utilisation partielle d'une œuvre, limitée à trente secondes, et en tout état de cause inférieure au dixième de la durée totale de l'œuvre intégrale. En cas d'utilisation de plusieurs extraits d'une même œuvre, la durée totale de ces extraits ne peut excéder 15 % de la durée totale de l'œuvre.
Une chanson dure en moyenne 3' soit 180 secondes. 15% de 180 secondes = 27 secondes d'où la limite des 30 secondes.

Exception de citation : durée inférieure à 20s ou 16% de la durée totale de l’oeuvre.

 
Suis-je alors l'auteur du nouveau podcast créé ? 
Le nouveau podcast créé sera une œuvre composite. L’œuvre composite ou dérivée est selon l’article L. 113-2 alinéa 2 du code de la propriété intellectuelle, " l’œuvre nouvelle à laquelle est incorporée une œuvre préexistante sans la collaboration de l’auteur de cette dernière ."  
Si un élève créé un podcast avec un extrait sonore, il est l'auteur de l’œuvre composite.


Est-ce que je peux modifier les extraits musicaux ou bruitages sonores en les montant, en les transformant, en créant des samples ... puis les ajouter au podcast ?
Tout d'abord, la modification de l’œuvre musicale porte atteinte au droit moral de l'auteur.
Le droit moral est notamment le droit au respect de l'intégrité de l'œuvre. Toute modification doit être réalisée avec l'autorisation de l'auteur.
Cependant, certains auteurs d'œuvres musicales sous licence creative commons donnent le droit de transformer leurs œuvres, de les remonter, les mixer ... sauf si vous voyez ce signe :
Exception pédagogique : OUI, il s'agit de la création d'une œuvre composite. La modification de l’œuvre doit avoir une finalité pédagogique mais l'oeuvre composite ne pourra pas être diffusée sur Internet.
Attention au montage de podcasts parlés : le droit à l'image s'applique.

            Afin d'y voir plus clair, voici une typologie des podcasts créés couramment en milieu scolaire.
Selon cette typologie, voici un tableau qui récapitule le respect des droits d'auteur selon l'usage des podcasts en milieu scolaire, dans le cas de la non-autorisation des auteurs d’œuvres sonores (musiques et autres) que vous voulez utiliser.


Le respect des droits d'auteur associé à l'apprentissage des élèves à la création d’œuvres numériques et à leur publication en ligne est complexe, il n'y a qu'à regarder la liste d'articles lus pour ce billet et imaginer les heures passées à ordonner les informations. Les podcasts sont associés à de nouveaux usages pédagogiques liés à l'apprentissage de compétences informatiques, informationnelles, numériques et médiatiques ... et citoyennes et musicales (les enseignants en éducation musicale utilisent beaucoup les podcasts d’œuvres sonores). Or, le respect des droits d'auteur appliqués aux podcasts est encore flou car Internet modifie nos pratiques et nos lois.
Cependant, sous prétexte d'enseigner, nous avons tendance à vouloir faire créer aux élèves sans nous soucier des complexités des exceptions au droit d'auteur. Est-ce un mal ? Pourquoi ne pas rêver à pouvoir faire créer nos élèves juste en ayant le soucis de leur apprendre à citer le nom de l’œuvre utilisée et de son auteur afin de respecter les droits d'auteur ? Pourquoi ne pas rêver à (apprendre) faire utiliser aux élèves uniquement des œuvres qu'ils auraient acquises volontairement de façon licite et ce quelle que soit la durée ? Pourquoi ne pas rêver de pouvoir publier sur Internet tous les travaux créés par les élèves ? Ne participons-nous pas ainsi à la démocratisation de la culture ? Au développement d'une culture numérique et citoyenne chez nos élèves ? N'est-ce pas le plus important pour la société et l'éducation de ses futurs citoyens ?


Documents utilisés pour rédiger ce billet : 
  • "Guide juridique du podcast" sous la direction scientifique de Monsieur le professeur André Lucas – Université de Nantes, Institut de recherche en droit privé (IRDP), Émilie Bouchet-Le Mappian, Sylvain Chatry et Stéphanie Le Cam – Doctorants, université de Nantes, Institut de recherche en droit privé (IRDP), septembre 2009, publié sur le site du portail des Universités numériques thématiques 
  • "Guide pratique de la baladodiffusion en langues vivantes" édité par le CNDP
  • "Accord sur l'interprétation vivante d'œoeuvres musicales, l'utilisation d'enregistrements sonores d'œœuvres musicales et l'utilisation de vidéo-musiques à des fins d'illustration des activités d'enseignement et de recherche" du 04/12/2009 paru au B.O.  n° 5 du 4 février 2010
  • "L’exception pédagogique : les nouveaux accords (BOEN n°17 du 17 février 2011), bilan" par Géraldine Baudart-Alberti, DAJ-CNDP sur Savoirs CDI 
  • "Comparaison entre les différents régimes des accords relatif à l'exception pédagogique" sur savoirs CDI
  • "Internet : faut-il admettre l'existence d'un droit de citation en matière musicale ?"  Par Yasmine Kaplun (Conseillère juridique et membre de Cyberlex) 
  • "Musique et droits d'auteur", sur le site d'Education Musicale de l'Académie de Montpellier 
  • "Mashup, remix, sample, machinima,… au risque du droit d’auteur ?" par Michèle Battisti (ADBS) sur son blog Paralipomènes


Pour la diffusion des podcasts en milieu scolaire, vous pouvez lire le billet Ecoute de podcasts en milieu scolaire et stockage, ai-je le droit ?