18/11/2012

La création sonore, un nouveau rapport à la lecture

         A l'occasion du 10ème anniversaire de Arte Radio (http://www.arteradio.com/), le co-fondateur Silvain Gire a été interviewé par Etienne Noiseau du site Syntone (actualité et critique de l'art radiophonique)

        Voici un extrait qui me paraît intéressant en tant que professeur-documentaliste et justifier de l'intérêt que nous (tous les enseignants) devons porter au podcasting ou baladodiffusion.
Sylvain Gire fait notamment le parallèle entre la création sonore (différente d'une écoute de radio hertzienne) et la lecture (auditive). Ce nouveau rapport à la lecture ne peut pas concurrencer la lecture d'image mais attire de plus en plus un public jeune. LN, dans son dernier post "j'ai peur des livres", propose d'aider des élèves à entrer dans le livre par l'image ... Peut-être que la lecture auditive peut aussi aider certains élèves à se réconcilier avec le livre ?
Au lieu de proposer un livre objet à lire, pourquoi ne pas leur proposer un podcast à écouter ...


"Les années qui ont suivi la création d'Arte Radio ont été celles de la prolifération inouïe des lecteurs mp3 et le développement de l'écoute au casque. Aujourd'hui, les appareils mobiles sont munis d'écrans haute-résolution, les tablettes tactiles se développent et les médias se jettent à corps perdus dans la production vidéo. L'âge d'or du son est-il déjà terminé ?
Au contraire, les études montrent un temps d'écoute général en hausse, tous supports confondus. L'âge d'or de la radio, c’est maintenant : on n'a jamais vu autant de gens avec des écouteurs dans les oreilles. La vidéo ou les jeux ne menacent pas l'audio, et ni la télé ni le web n'ont tué la radio.
Il n’y a jamais eu autant d’intérêt – tout est relatif – pour la radio que nous aimons, la radio dite “de création”. Quand Arte lance sa web radio en 2002, que reste-t-il en France de ce passé glorieux du Club d’essai, de l’ACR, de Yann Paranthoën ? Une douzaine de nostalgiques qui se réunissent à Arles pour critiquer France Culture… À tous points de vue, c’était faible. Aujourd’hui, il y a des festivals portés par des étudiants, des radios associatives qui tentent de faire exister du documentaire, des individus ou des associations qui se lancent dans la fiction, et des kyrielles de blogs, audioblogs, séances d’écoute, formations… Et surtout, il y a un public. Un public jeune et exigeant, capable d’utiliser des outils qui se sont démocratisés : les logiciels de montage numérique et les enregistreurs de poche, qui font autant pour la radio de création que les 100 000 auditeurs mensuels d’Arte Radio, chiffre corrigé selon les variables saisonnières.

Parce qu'elle nécessite de l'attention de la part de l'auditeur, la radio de création est-elle en difficulté ? 
La radio de création via les nouveaux médias – ordinateur, podcast, téléphone, appli, tablette, disons le web pour aller vite – engendre une nouvelle posture d’écoute. J’ai mis dix ans à comprendre ça, donc je vais résumer à gros traits : il ne suffit pas, comme on a longtemps tenté de le (faire) croire, de “mettre la radio de création sur le web”. Podcaster France Culture, c’et formidable, mais ça ne fait pas le tour du problème. Ces modes d’écoute individuels, intimes, mobiles, nomades, concentrés, délinéarisés, fragmentaires, tout ce qu’on veut... induisent un autre rapport à l’écoute pour lequel la radio traditionnelle n’est pas conçue. Ses formats, sa qualité sonore, même son écriture, ne correspondent pas à cette nouvelle posture d’écoute, qui s’apparente beaucoup plus à la lecture. La radio de création me semble donc aujourd’hui aussi forte, et aussi menacée, que la lecture. Elle suscite des images vivaces, elle impose sa charge émotionnelle unique aux esprits curieux, mais elle demande une concentration, un abandon, une patience que les circonstances historiques et culturelles ne vont pas favoriser. Pour être clair, entre une vidéo de chatons mignons et un documentaire audio de 50 minutes, la bataille sera rude. Mais elle l’a toujours été."

Pour lire toute l'interview "le podcast est une expérience"
Pour écouter d'autres radios de création

10/11/2012

Schéma du podcasting

     Lorsqu'on recherche un schéma résumant le podcasting, du créateur jusqu'à son destinataire avec les outils utilisés ... on en trouve soit en anglais, soit celui de wikipédia.

J'en ai donc fait un il y a quelques années (c'était pour mon mémoire de titularisation). Comme il reste d'actualité, je le mets en ligne.


Le podcasting fait d'ailleurs appelle aux mêmes stratégies que la veille informationnelle avec le "push" et le "pull". Son fonctionnement permet aussi d'aborder les outils fondateurs du web 2.0 : fils RSS et agrégateurs.

08/11/2012

Montage simple du son (5° à plus)

     Le montage simple est un montage linéaire sur une piste. Dès la 5°, les élèves peuvent apprendre à faire du montage son.
Si la piste est courte (moins de 5 minutes), ce travail peut être fait en une heure.

B2I : domaine 3 Créer, produire, traiter, exploiter des données
item : Traiter une image, un son ou une vidéo : L’élève sait modifier une image ou un son, ou une vidéo en fonction de ses objectifs de communication. Il maîtrise le processus des étapes de la captation d’une image, d’un son ou d’une vidéo, à l’intégration dans un document numérique. (si le son monté, puis exporté en MP3 est ensuite inséré dans un diaporama par exemple)

Le montage consiste à : 
  • supprimer la partie sonore avant le point d'entrée 
  • supprimer la partie sonore après le point de sortie

  • supprimer les sons parasites : euh ... toux, éternuements, klaxon entre deux phrases, bruit de chaise ... tous les sons qui sont en trop et parasitent la production finale voulue. (à condition qu'ils soient entre des "mots" et non pas mixés  avec des "mots". Dans ce dernier cas, le signal du son parasite est enregistré en même temps que le signal de la voix et ne peut être supprimé ... par les élèves)

Attention : n'enlevez jamais les respirations, même bruyantes. Si la personne écoutée semble en apnée, l'auditeur le sera également ou sera mal à l'aise sans pouvoir en identifier l'origine (effet de mimétisme)



04/11/2012

Ce qu'apporte une écoute plaisir

   Dans le cas d’une « écoute plaisir » d’un podcast, l’élève va faire une navigation hypermédia. La navigation hypermédia est une navigation hypertexte qui permet l'accès à des informations de natures différentes. Cette navigation permet de garder le côté ludique de la recherche documentaire. L'élève n'est plus passif devant le média car il peut interrompre à tout moment la diffusion, choisir le programme, le contenu à écouter (contrairement à la radio et à la télévision dont l’écoute est en direct).
L’élève va également être en situation de « lecture auditive » : apprentissage de l’écoute, de l’argumentation, l’élève va se familiariser avec un oral dont le vocabulaire est plus soutenu et dont la syntaxe est plus complexe que ce qu’il a l’habitude d’entendre au quotidien. La lecture auditive permet à l’élève d’apprendre à écouter pour comprendre, d’acquérir la capacité de passer de l’oral à l’écrit dans le cas de la prise de note et d’être capable de repérer les informations essentielles à l’oral.
Ainsi, une écoute-plaisir des podcasts par l’élève permet :
  • La diminution de la fracture numérique : Les élèves peuvent télécharger lespodcasts depuis leur établissement s'ils n'ont pas internet, et les écouter ensuite chez eux. Il leur suffit d'avoir leur lecteur MP3 sur eux ou une clé USB. Ces podcasts peuvent être des compléments de cours, des documents leur permettant d'approfondir des recherches documentaires ...
  • Un nouvel accès à la lecture : Les élèves qui n'aiment pas lire peuvent « lire » avec leurs oreilles grâce aux fictions sonores lues à voix haute : romans (en plusieurs épisodes), nouvelles, poésies, contes, pièces de théâtre.
  • Un nouvel accès à l’actualité : Les élèves peuvent s'informer au quotidien grâce aux podcast radio: flashs infos, revues de presse, émissions thématiques (politique, environnement, culture, économie ...).
  • Un nouvel accès à l’information : L’information contenue dans certains site n’est plus sous forme écrite mais orale.
  • Un nouvel accès à la culture : Beaucoup d'élèves n’ont pas d’accès à la culture si ce n’est par la télévision. Des podcasts sur l'histoire, le cinéma, l'art, la littérature ... peuvent ainsi palier à ce manque. De plus, les élèves écoutent toujours les mêmes radios (NRJ, Skyrock, Fun, Virgin). Les podcasts provenant de France Inter, France Culture, le Mouv', Europe 1 ... leur font découvrir d'autres radios et ainsi d’autres médias.
  • L’exercice de la citoyenneté : télécharger des podcasts est un moyen de sensibiliser les élèves au téléchargement illégal. Ils ont l'habitude de faire "du peer to peer" ou « pair à pair » en français (ou P2P). Les élèves pratiquent ces échanges de fichiers en ayant une légère idée de l'illégalité de l'acte. En fait, ils se retrouvent pris en sandwich entre l'accès illimité à ces fichiers grâce au web (très tentant), l'illégalité de les télécharger gratuitement (or, personne dans leur entourage n'a jamais été poursuivi même si la loi Hadopi commence à condamner certains usagers) et la société de consommation qui leur propose des supports high-tech pas chers, vendus légalement pour leur permettre de les écouter (lecteurs MP3, iPod). Or, le podcast propose un téléchargement légal par définition : c'est une production sonore créée spécialement pour être téléchargée par les internautes.