23/02/2013

Projet radio 6°, séance 4 : le travail de la voix du journaliste

                J'ai décidé d'aborder la chronique radio d'un point de vue journalistique et non pas de l'animation. Le travail de la voix est différent : l'animateur est souriant, jovial, agréable mais la chronique radio d'un animateur ne permet pas de mettre en évidence le rôle des mots-clés dans la lecture à voix haute, contrairement à une lecture plus "journalistique".

Les élèves ont donc fini de rédiger leur article qui devra ensuite être lu à haute voix (définition de la chronique radio trouvée lors de la séance 2 : "article lu à voix haute"). Le travail sur l'oralité commence maintenant.
L'objectif de cette séance est de comprendre le travail de la voix du journaliste et ses objectifs ... et donc les modifications qu'ils vont devoir réaliser sur leur article écrit.


               J'ai sélectionné une chronique radio de France Inter en podcast à écouter : la question du jour de Nathalie Fontrel sur les zones humides. Les élèves de 6° savent-ils ce que sont les zones humides ?  Non et tant mieux car le podcast en est plus intéressant ... vous allez voir pourquoi à la fin de la séance.

1) On écoute la chronique une fois en entier, sans papier sous les yeux.

2) Distribution de la fiche 6-10.
Projection au vidéo-projecteur de la page web correspondante au podcast : les élèves doivent trouver et préciser les informations suivantes :
  • Nom de la station radio  : France Inter
  • Titre de la chronique : la question du jour
  • Nom du journaliste : Nathalie Fontrl
  • Sujet traité : les zones humides
  • Durée : 1'30 (il faut lire le podcast pour avoir la durée affichée sur le player)
 3) Lecture ensemble des tableaux avec définition du ton et du débit. Je leur fais écrire des définitions avec leurs mots : ton = hauteur de la voix .... débit = vitesse, nombre de mots dits à la minute ...
On explique certains mots de vocabulaire comme "impliqué", "vocabulaire courant..."
4) Les élèves vont utiliser ces tableaux pour analyser la voix de la journaliste. On écoute plusieurs fois la moitié du podcast (l'écouter en entier à chaque fois n'est pas nécessaire) et les élèves cochent en autonomie en fonction de ce qu'ils entendent.
5) On fait le point ensemble sur ce qu'ils ont entendu. Très peu d'élèves ont coché autre chose que : 
  • la voix : normale, agréable, froide
  • ton : varié, impliqué
  • phrases : simples, courtes
  • mots : débit rapide, vocabulaire courant
6) On échange sur la voix, sur le fait qu'ils vont devoir faire pareil : parler ni trop fort, ni trop bas, ne pas sourire (contrairement à un animateur), avoir un ton nuancé, sentir qu'ils sont concernés par ce qu'ils disent ... A la question : "comment la journaliste fait-elle pour avoir un ton varié ?" Un élève répond toujours que c'est parce qu'elle accentue des mots, ce qui correspond à la 2ème partie de cette séance.
Faire des phrases courtes et simples  ...

7) Les mots accentués :

 On écoute le début du podcast qui correspond à ce texte. Les élèves soulignent les mots accentués au fur et à mesure de l'écoute. Ils me les dictent ensuite pour que je les écrive au tableau (en fait, la partie "je recopie ..." ne sert à rien ! ) . Je leur demande alors ce qu'ils remarquent lorsqu'ils lisent les mots à la suite ... 
eux : "on comprend le texte juste avec les mots" ... 
moi : "pourquoi ? "
eux : "ce sont des mots importants" ... "ce sont des mots-clés".
En effet, on peut reconstituer un texte juste avec quelques mots. C'est tout l'enjeu de l'accentuation des mots lors de la lecture à voix haute : aider l'auditeur à mémoriser un message rapidement. N'est-ce-pas ce que font les enseignants lorsqu'ils s'adressent aux élèves ?
Le mot-clé a alors un autre objectif que d'être utilisé dans Google ou le logiciel documentaire, il est d'un seul coup autre chose que la perpétuelle question "quels sont tes mots-clés ?" que la prof-doc pose lorsque l'élève est bloqué devant google au CDI. Le mot-clé devient une notion liée à un média, à une réalité quotidienne hors de l'espace et du temps scolaire.

Je leur explique alors qu'ils devront eux aussi accentuer les mots importants de leur texte lors de l'enregistrement.
Ce qui me permet de passer à la fiche 6-11 : de l'écrit à l'oral


             Pourquoi cela n'a-t-il aucune importance que les 6° ne connaissent rien aux zones humides ? Parce qu'une chronique radio doit être exhaustive. Elle doit permettre à l'auditeur de tout comprendre en peu de temps même si celui-ci n'y connaît rien.  Ce sont les "5W" du travail journalistique ... qui font bien sûr penser au questionnement quintilien qui aide les élèves à définir leur besoin d'information. Ce qui me permet de rédiger un autre billet à ce sujet.

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